Avec la baisse des taux d’emprunt, les français ont pris l’habitude de renégocier leurs crédits ou de les faire racheter par une autre banque, pour obtenir des conditions plus favorables. Dans les faits, les avantages sont nombreux : la renégociation ou le rachat de prêts permettent souvent d’obtenir un meilleur taux d’intérêt et donc d’alléger les mensualités et/ou de diminuer la durée de l’emprunt. Elle permet également de simplifier la gestion des ménages (1 seule ligne de crédit) et offre aussi la possibilité de financer de nouveaux investissements. Des taux d’emprunt très favorables au rachat de crédits En ce milieu d’été 2018, les emprunteurs peuvent compter sur des taux de crédit particulièrement avantageux. Sur 20 ans, les taux d’emprunt immobilier varient de 1,15% à 1,65%, sur 25 ans, ils s’établissent entre 1,35% et 1,85%, et sur 15 ans, la plupart des prêts accordés sont inférieurs à 1 %. Des valeurs qui s’approchent des records de novembre 2016, où la moyenne des prêts accordés était descendue à 1,31% toutes durées confondues (loin en dessous des niveaux de 2013, avec 3,45% sur 20 ans). Actuellement, si l’on considère les niveaux d’inflation, s’endetter sur 20 ans ne coûte quasiment rien, y compris en ajoutant le taux de l’assurance de prêt. Les français ne s’y trompent pas et ils sont nombreux à avoir demandé le rachat ou la renégociation de leurs emprunts, notamment immobiliers. A la fin de l’année 2017, d’après une enquête de l’Observatoire des Crédits aux Ménages*, 59,3 % des détenteurs de crédit immobiliers les avaient renégociés, une ou plusieurs fois. Puisque 30,8 % des ménages détenaient alors un ou plusieurs crédits immobiliers, ce sont en fait 18,3 % de l’ensemble des français qui ont déjà renégocié leur crédit, pour la plupart, récemment, entre 2013 et 2017 (88% des renégociations). Quel sont les profils et les stratégies des “négociateurs” ? D’après l’enquête de l’Observatoire du crédit aux ménages, les français qui font renégocier ou racheter leurs crédits sont souvent jeunes. 42,2% d’entre eux ont entre 35 et 44 ans et ils ont souvent plus d’enfants que les autres (59,7% des « négociateurs » ont au moins un enfant contre 39.5 % des ménages avec crédits immobiliers). Deux stratégies principales se rencontrent parmi les ménages qui font racheter ou qui renégocient leurs emprunts : pour les plus modestes, il s’agit d’alléger le poids des charges de remboursement dans le budget du ménage, et parfois d’éviter ainsi de tomber dans la spirale du surendettement, tandis que pour les autres, les renégociations et les rachats permettent plutôt une restructuration de la dette et un raccourcissement de la durée de remboursement restant à courir, avec souvent la réalisation d’économies importantes grâce aux meilleures conditions de taux.

[1] Enquête réalisée par TNS-SOFRES pour l’Observatoire des Crédits aux Ménages (Fédération Bancaire Française) en novembre 2017, auprès d’un échantillon représentatif de 13 000 ménages.