Devant le risque d’une future interdiction pure et simple du crédit renouvelable, la Banque postale a mis un frein à son projet de crédit renouvelable annoncé il y a quelques semaines à peine.
Une offre « originale » freinée dans son élan
Philippe Wahl, le patron de la Banque postale, l’avait annoncé à la fin de l’été : on pourrait bientôt trouver sur le site internet maison une nouvelle offre de crédit renouvelable « originale et accessible ». Las ! De récentes déclarations du gouvernement laissent penser que le crédit révolving vit ses dernières heures : en effet, le futur projet de réforme de la Loi Lagarde pourrait bien supprimer le crédit renouvelable, jugé finalement trop dangereux pour les consommateurs.
Le projet est déjà opérationnel
Pourtant l’offre de crédit renouvelable de la Banque postale est déjà sur les rails, même si elle est encore en phase de test « grandeur réelle » (en clair, commercialisée, mais pas officiellement). Les conseillers aussi sont déjà prêts et formés à vendre du renouvelable à concurrence de 15 000 euros sous forme d’une réserve qui se reconstitue au fil des utilisations, et qui reste activable ou désactivable à tout moment par le client. Classique.
Une facilité d’accès contestable
Reste que les perspectives légales peu engageantes sont en train de faire douter les stratèges de la Banque postale, dont le projet était déjà largement décrié par les syndicats qui considèrent que cette nouvelle offre se situerait très loin de son image de service public bancaire.
Toutefois, si ce crédit renouvelable devait finalement voir le jour, il serait bien plus avantageux que les produits concurrents : 12,3%, et même 6,3% pour la première tranche de 1 000 euros quand le taux de l’usure pour les petits crédits est à 20,3% et que le taux moyen observé pour le renouvelable tourne autour de 14%. Une offre plus sociale, en quelque sorte, plus accessible aussi, ce qui est justement critiqué par ceux qui y voient une incitation des foyers modestes à s’endetter plus facilement…
