Les hausses d’impôts qui se profilent n’augurent rien de bon pour le pouvoir d’achat, mais aussi pour l’épargne des ménages français.

Une consommation en net repli quantitatif et qualitatif

En 2012, l’INSEE prévoit un repli de 0,3% du pouvoir d’achat des Français, directement corrélé aux différentes hausses d’impôts qui ont marqué ces derniers mois (plus de 26 milliards d’euros en moins d’un an). Et les prévisions de hausses annoncées par l’actuel gouvernement risquent de précipiter le mouvement en entraînant les ménages dans une mécanique de repli qui va les inciter à moins consommer pour faire des économies.

Ainsi, d’après le Crédoc (mars 2012), 44% des Français déclarent avoir réduit leur consommation en prévision d’un alourdissement des dépenses obligatoires (impôts, logement, téléphone, cantine, assurances) car celles-ci représentent une part grandissante de leur budget (34% contre 27% en 1980). Les ménages sont alors obligés de rogner sur tout le reste pour tenter de préserver un certain équilibre. D’autant qu’une majorité des ménages rembourse un ou plusieurs crédits et qu’il devient difficile de ne pas faire des choix au détriment de leur qualité de vie. Récemment, l’INSEE révélait que les Français dépensaient toujours un peu plus pour se nourrir, mais en privilégiant les denrées de base (pain et légumes) tout en se restreignant sur la viande, les fruits et le poisson devenus trop chers. En parallèle, les autres dépenses non indispensables (sorties, vêtements, loisirs) subissaient elles aussi une baisse significative.

Une capacité d’épargne sur le point de basculer

Du point de vue de l’épargne, on constate que les ménages mettent de plus en plus d’argent de côté en réaction. Déjà très convenable par rapport à la moyenne des autres pays de la zone euro, le taux d’épargne français est passé de 15,4% en 2011 à plus de 16 % aujourd’hui. Mais certains économistes craignent que si la situation devait perdurer, les épargnants n’auront bientôt plus d’autre choix que de piocher dans leurs réserves pour payer les hausses d’impôts à venir, même si des solutions comme le rachat de crédits devraient encore en aider quelques-uns à alléger provisoirement leurs mensualités.