Selon un sondage réalisé par l’institut CSA pour le spécialiste du crédit à la consommation Cofidis, 21% des Français reconnaissent être à découvert sur leur compte bancaire à la fin de chaque mois. Une situation qui, pour certains analystes, traduit la difficulté rencontrée par les ménages pour accéder aux crédits traditionnels.

Les banques ne soutiennent plus la trésorerie de leurs clients

Plus préoccupant encore, la tranche d’âge qui semble la plus touchée correspond également à celle qui constitue la majeure partie des actifs en France, à savoir les 35-50 ans dont près d’un tiers voit son compte en banque sombrer dans le rouge avant la fin de chaque mois. Parmi les nombreuses causes avancées, les problèmes d’accès au crédit classique sont directement pointés du doigt par l’UFC-Que Choisir. En effet, ne pouvant plus compter sur les banques pour les aider à combler leurs décalages de trésorerie réguliers, de nombreux consommateurs préfèrent avoir recours au découvert dont les frais sont souvent moins élevés que ceux des crédits renouvelables, les seuls auxquels ils pourraient désormais prétendre.

Très rémunérateur, le découvert a plutôt la faveur des banquiers

Autre problème, la précarisation et les problèmes de pouvoir d’achat sont accentués par la brutale augmentation des différentes charges sociales et fiscales : certains banquiers reconnaissent aujourd’hui que de plus en plus de clients demandent des emprunts à court terme pour payer leurs impôts. Outre les dépenses courantes auxquelles ils doivent faire face sans pour autant gagner davantage, beaucoup de Français envisagent un rachat de leurs crédits afin de retrouver un solde mensuel de trésorerie positif. Néanmoins, les banques restent peu enclines à améliorer le sort de leurs clients débiteurs, car les frais liés aux découverts constituent pour elles une source de revenus d’environ 3 milliards d’euros par an dont près de 90% proviennent de découverts non autorisés, bien plus rémunérateurs encore.